Grottes et gouffres
Dans son inventaire des cavités naturelles du Tarasconnais, le Spéléo Club du Haut-Sabarthez (SCHS) répertorie quatre grottes et gouffres, dignes d’intérêt, sur la commune de Miglos.
Soit 3 sur le secteur de Baychon et 1 sur Norgeat ; à savoir :
1- Spoulga (ou grotte fortifiée) de Baychon
Situation géographique :
Coordonnées Lambert III = X 0539.510 Y 3056.420 Z 838/825
Coordonnées UTM = X 0385.286 Y 4740.134 Z 838
Cf. Description de cette grotte in Le Magazine de l’Ariégeois n°24 – janvier 1983 – G. Lafuente .
2- Siphon de Baychon
Situation géographique :
Coordonnées Lambert III = X 0540.093 Y 3056.218 Z 862
Coordonnées UTM = X 0385.877 Y 4739.928 Z 862
3- Gouffre de Las Grailles
Situation géographique :
Coordonnées Lambert III = X 0540.669 Y 3056.881 Z 1278
Coordonnées UTM = X 0386.458 Y 4740.585 Z 1278
4- Gouffre du Bois de Nayan
Situation géographique :
Coordonnées Lambert III = X 0538.898 Y 3053.499 Z 1300/1266
Coordonnées UTM = X 0384.662 Y 4737.219 Z 1300/1266
Le gouffre de Nayan est situé sur le secteur de Norgeat et, à ce titre, trouve ici toute sa place.
L’historique de la découverte de ce gouffre, son exploration et le relevé topographique qui en a été dressé, sont publiés avec l’aimable autorisation du SCHS.
Le Gouffre du Bois de Nayan (Commune de Miglos)
Historique – Découverte
Ce gouffre fut découvert lors d’une campagne de prospection effectuée par le Groupe Spéléologique Vincennois, ainsi qu’en témoignent les inscriptions peintes dans le boyau d’entrée : « G.S.V. 1960 ».
Quelques travaux de désobstruction permirent à ce même groupe l’exploration de la cavité en 1964.Accès – Situation
Depuis Tarascon-sur-Ariège, prendre la direction Vicdessos (D.8) jusqu’à Niaux. De Niaux, monter jusqu’au village de Norgeat (Miglos) en passant par Arquizat. Laisser le véhicule à Norgeat, sur une placette, au milieu du village.
Juste en face de celle-ci, à droite en montant, part un petit sentier qu’il faut suivre en prenant la direction N. NW et monter jusqu’à la lisière du bois de Nayan (visible depuis le village). Elle se situe sur la ligne de crête. Continuer à monter sans quitter cette ligne, direction S. SW (vers la « Bouïche de Gestiès ») jusqu’à l’encontre d’un replat qui est le point coté 1267m sur la carte. Une centaine de mètres plus loin, sans avoir perdu la ligne de crête, on aperçoit un balisage à la peinture rouge, sur les arbres. Ce balisage emmène sans problème à l’entrée du gouffre, sis au milieu de cépées de noisetiers.
Total de la marche d’approche : environ ¾ d’heure à 1heure.Description de la cavité
Il n’est pas commun qu’une cavité se développant dans une couche calcaire possède un orifice sur un contexte schisteux ; c’est pourtant la particularité de ce gouffre. Il est utile de la préciser car, étant donné l’aspect extérieur des lieux (affleurement rocheux rare, sol herbeux), il est facilement possible de passer à côté de l’entrée sans la voir.
Au ras du sol, une modeste dépression révèle le départ du petit boyau (0,70m de diamètre) incliné, au fond duquel une faille relativement étroite (0,40 x 0,35m) donne accès au sommet du P. 32, qui est la zone de séparation de la couche schisteuse avec la couche calcaire. La descente des cinq premiers mètres de ce puits s’effectue étroitement (largeur = 0.60m) entre deux parois calcitées. À ce niveau, l’une d’elles s’écarte pour se transformer en genre de « plafond » et devenir le sommet de la faille qui constitue le gouffre jusqu’à son étroiture terminale. C’est en fait le seul endroit où l’on peut voir ce sommet de faille, que l’on ne pourra qu’évaluer tout au long de la progression, simplement parce qu’il se trouve hors de portée des éclairages.
C’est à partir de cet élargissement que le P. 32 prend une autre physionomie par sa largeur (2m) et par le fait qu’on débouche dans l’axe du gouffre.
Une seconde partie verticale d’environ 9m nous amène sur un petit palier assez caillouteux (attention aux chutes de pierres).
C’est à l’occasion d’une de ces sorties que le S.C.H.S. découvrit sur ce palier, en Novembre 1980, une petite galerie remontante, développant une trentaine de mètres et au fond de laquelle nous retrouvons les amas de blocs schisteux (à la cote – 11).
Il est à noter que le départ de cette galerie est concrétionné et que c’est l’unique endroit où figurent quelques concrétions.Enfin, la troisième verticale (18m), permet d’accéder dans le fond de la faille, sur un sol jonché de blocs. La progression peut alors s’effectuer plus aisément (largeur = 2 à 3m). Une dizaine de mètres plus loin, en aval, on rencontre un petit ressaut de 4m qui peut se descendre en libre, mais qu’il vaut mieux équiper à cause de parois argileuses.
Deux possibilités à cet endroit : sur la droite, suite du réseau et, en face, une faille étroite nous mènera au-dessus du r5, dont il sera question plus loin. La possibilité de droite est la meilleure pour avancer sans problème (plus large) mais, 7 ou 8m plus loin, la galerie se rétrécit et s’abaisse (gros bloc coincé et calcité).
Il est préférable de ne pas descendre au fond de la galerie r5, mais de progresser tout droit, en opposition, afin d’éviter une petite remontée glissante, qui n’est autre que le ressaut de 5m au-dessus duquel la faille parallèle évoquée plus haut aboutit.
Quelques mètres plus loin, un ressaut de 6m peut se descendre facilement en libre, sur la gauche, en se mettant en opposition dans le départ d’une autre faille (rejoignant celle précédemment citée sans être pénétrable).
A la base de ce ressaut, au niveau du sol, un passage à travers blocs permet d’arriver à la cote – 58m.Il faut alors remonter une suite de petites verticales (r3 & r4) pour accéder à la base du P.11.
Celui-ci peut se franchir en libre, mais la sortie à son sommet est délicate et il vaut mieux, par conséquent, s’assurer (et réciproquement pour la descente).
La progression jusqu’au bout est facile, cependant il ne faut pas négliger l’instabilité des blocs sur lesquels on prend prise.
Le gouffre se termine par une étroiture (0,30 x 0 ,60m) suivie d’une faille aux parois argileuses, devenant impénétrable au bout de 5 à 6m. Cote – 46m.Ce gouffre ne comporte pas de difficultés majeures, mais il faut faire très attention aux chutes de pierres et aux endroits sur lesquels on pose les pieds.
Nota :
Équipement du P.32 = De l’extérieur, sur amarrage naturel (arbre) corde de 20m, jusqu’au bas des 5m verticaux (premier Spit). Corde de 35m jusqu’au fond du puits ; fractionnement : 2 Spits sur le palier. Une corde de 15m pour assurance éventuelle dans les divers ressauts, et quelques pitons.
Michel CLAUSTRES
Bulletin du S.C.H.S. n°11 – 1981.
Nous tenons à remercier certains membres du Groupe Spéléologique Vincennois, et particulièrement, M. DESPONT, pour leur amabilité. Ils nous ont communiqué certains renseignements concernant la cavité.
Topographie : voir ci-après.
Merci à Luc Wahl et Vincent Guinot (du SCHS) pour les photos et les relevés UTM qu’ils m’ont fournis.
À noter qu’au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), en charge de la gestion du fichier national des Cavités Naturelles, le Gouffre du Bois de Nayan est référencé MPYAA0000643.
Gérard LAFUENTE – Janvier 2013