École d’Arquizat de 1899 à 1971
A partir de janvier 1899, Clarisse Carbonne donne des cours d’adultes, généralement dispensés de décembre à mars. Programme : » notions de coupe et d’assemblage, économie domestique, calcul (comptabilité agricole), français (style de correspondance), histoire (femmes illustres), géographie (chemins de fer). «
En 1901, il est précisé : » 2 séances par semaine, le dimanche et le jeudi de midi à deux heures « . Selon les années, cinq à dix élèves les fréquentent.
Augustin Carbonne en donne aussi, avec davantage d’élèves (dix-huit à vingt) : notions d’agriculture, français, histoire de France, calcul, instruction civique.
En 1898, il a aussi donné des » conférences populaires » publiques. » Sujets traités : patriotisme, engrais, arbres fruitiers, préjugés dans les campagnes, impôts » , etc.
7 décembre 1901, le maire informe le conseil que » les archives communales sont dans un triste état, par suite de l’humidité du local. Les divers documents sont moisis, et il est urgent de les déposer dans un local plus sain « .
Il fait remarquer que l’ancienne salle de la mairie a été provisoirement affectée à l’école de filles de la section d’Arquizat » qui disposait d’une salle de classe dont l’humidité portait atteinte à la santé de la maîtresse et des enfants « .
Après délibération, les élus sont d’avis qu’il y a lieu de reprendre l’ancienne salle de la mairie pour y déposer les archives communales et y tenir les séances du conseil. Il est donc décidé de demander au préfet la suppression de l’école de filles d’Arquizat, compte tenu du peu d’élèves (garçons et filles) que compte cette section, soit 28 enfants au total (Hilaire Teulière, maire).
L’Instruction Primaire est saisie de l’affaire et estime que, jusqu’à nouvel ordre, il y a lieu de surseoir à la demande de la commune de Miglos.
On relève dans le rapport envoyé au préfet : » Il faut voir surtout dans cette double demande, le résultat d’une division entre les conseillers municipaux de la section d’Arquizat et ceux des deux autres sections… Il y a toujours 34 élèves dans les deux classes « .
Le conseil municipal est invité à se prononcer à nouveau et, le 15 juin 1902, il persiste dans sa demande du mois de décembre dernier. Pour montrer sa détermination, il précise même que les archives seront remises dans la salle en question dès la fin de la présente année scolaire.
Mais tout reste en l’état, jusqu’à ce que le nouveau maire (Lucien Pujol) relance l’affaire, à l’issue de la délibération municipale du 1er août 1904.
L’inspecteur d’Académie donnera son accord, le 6 septembre, « pour remettre cette question à l’étude « .
La conclusion en sera donnée en mai 1906 : » les deux écoles d’Arquizat peuvent être remplacées par une seule école mixte « . En effet, la population totale de cette section n’est que de 220 habitants. L’effectif des garçons est de 13 élèves et celui des filles de 19. Il y a donc lieu de faire constituer un dossier pour la suppression de l’école de filles.
Pourtant, il faudra attendre 1921 pour que l’école des filles d’Arquizat soit effectivement supprimée.
En 1905, le 26 novembre , le conseil municipal (maire : Lucien Pujol) vote un crédit de 150 francs pour aménager un préau à l’école d’Arquizat et propose que les travaux soient réalisés par des ouvriers de la commune.
Toutefois, l’inspecteur primaire de Tarascon, qui renseigne le préfet le 12 janvier 1906, note que » … le projet ne paraît pas avoir été sérieusement étudié … le crédit de 150 francs est également insuffisant pour la construction du préau « .
On n’a pas d’autres précisions sur ce dossier, mais en novembre 1909 l’inspecteur écrit : » pas de préau « .
Le 16 juillet 1908, le fils des époux Carbonne meurt à 13 ans de la typhoïde ; le maire demande la fermeture des classes jusqu’aux vacances, pour qu’elles soient désinfectées. On n’a pas la réponse de l’inspecteur.
Prise de fonction de Joseph Aybram et sa soeur Célina le 1er octobre 1908. Ils remplacent Augustin et Clarisse Carbonne, en poste à Arquizat depuis 13 ans.
L’inspecteur mentionne le » diplôme pour cours d’adultes » de Célina, obtenu en 1904. Son traitement annuel est de 2000 francs.
Le 18 novembre suivant, le conseil décide l’achat de deux tableaux noirs pour l’école d’Arquizat.
Ils seront fabriqués par un menuisier local, Gardes Pierre. Coût 14 francs (maire : Constantin Joseph Marie Montaud).
A la lecture de la délibération municipale du 27 février 1910, on apprend que le vent a occasionné de graves dommages aux toitures des écoles de la commune et du presbytère d‘Arquizat, à trois reprises, durant l’hiver.
Ces tempêtes ont eu lieu pendant les nuits du 22 décembre 1909 et des 15 et 18 février 1910.
Les réparations n’ont pu être effectuées rapidement :
» La neige étant tombée en grande quantité avant qu’aucune réparation puisse être effectuée, l’eau qui a pénétré dans l’intérieur des immeubles a gravement endommagé les plafonds, dont plusieurs menacent de s’écrouler et devront être refaits entièrement « .
» Les privés des écoles d’Arquizat doivent être entièrement reconstruits, une nouvelle fosse creusée, et le logement des maîtres réparé presque en entier « .
L’inspecteur de l’Instruction Primaire a mis la commune en demeure d’effectuer les travaux de toute urgence.
L’évaluation des dégâts, faite par l’entrepreneur Aspe, se chiffre à 1200 francs.
Le maire, Constantin Montaud, va demander un secours urgent au préfet.
A la rentrée d’octobre 1910, arrive une nouvelle institutrice, Antoinette Rousse (native d’Orus) ; elle remplace Célina Aybram, qui vient de prendre sa retraite le 30 septembre.
Joseph Aybram (toujours mentionné comme instituteur dans le recensement de début 1911), quitte à son tour Arquizat le 30 septembre 1911 et part à la retraite.
Le 13 novembre 1910, le conseil municipal vote un crédit pour l’achat d’un poêle destiné à l’école de filles d’Arquizat, ainsi que pour installer un évier dans le logement de l’institutrice, Mlle Rousse, qui vient de prendre son poste.
Lors de la délibération du 4 juin 1911 (maire : Constantin Montaud) il est décidé » sur la demande du personnel, surtout de M. Truel » (lettre de l’inspecteur), d’acheter des livres, pour un montant de 150 francs, destinés à être répartis dans les bibliothèques des trois écoles de Norgeat, Norrat et Arquizat.
Le Conseil du 15 août 1911 charge le maire (Constantin Montaud) de faire le nécessaire pour loger le nouveau maître à son arrivée. En effet, le logement destiné à servir à l’instituteur et à l’institutrice d’Arquizat n’est pas aménagé pour loger un maître et une maîtresse non mariés.
A partir du 1er Octobre 1911, l’école des garçons est confiée à Noël Destrem, tout juste sorti de l’Ecole Normale de Foix.
Des incohérences apparaissent dans le dossier administratif de cet enseignant.
Sur la fiche » Reclassement des Instituteurs « , remplie par l’enseignant lui-même en Mars 1917, on peut lire qu’il avait été muté de Miglos à Saverdun le 1er Octobre 1914, puis à Foix le 1er Janvier 1916.
Selon » l’Etat des Services « , tenu par sa hiérarchie, il aurait été en poste à Miglos du 1er Octobre 1911 au 31 Janvier 1919. A cette date il avait été mis à disposition du Ministère des Affaires Etrangères pour aller exercer au Maroc.
La consultation des archives municipales ne nous a pas permis de nous forger une certitude.
A noter que nous n’avons pas trouvé trace d’un nouvel enseignant qui aurait été en charge de l’école des garçons pendant la guerre.
Durant cette période, nous savons qu’Antoinette Rousse s’occupait de l’école des filles. A partir d’Octobre 1920, c’est elle qui aura la responsabilité de l’ensemble des enfants de l’école d’Arquizat, suite à la suppression de la section des filles. Peut-être même avait-elle commencé à assurer cette tâche bien plus tôt, dans l’hypothèse où Noël Destrem aurait quitté Miglos avant la fin de la guerre ?
Le 26 novembre 1911 : accord pour l’achat de matériel scolaire destiné aux deux écoles (garçons et filles) d’Arquizat et à l’école mixte de Norrat (50 francs par école).
En 1912 :
- Le 23 juin : renouvellement du bail de location du logement de l’instituteur d’Arquizat (M. Destrem) pour l’année scolaire 1912-1913. Ce bail prendra fin le 1er octobre 1913 : une solution sera trouvée afin de loger les instituteurs dans l’école communale.
- Le 22 novembre : le conseil municipal vote une indemnité de 45 francs, au profit de M. Destrem, instituteur à Arquizat, qu’il n’avait pas été possible de loger durant l’année scolaire écoulée (1er octobre 1911 au 1er octobre 1912). Cette indemnité lui sera également versée l’année suivante (délibération du 15 Août 1913 – Constantin Montaud, maire).
Le 13 juin 1914, le conseil donne son accord pour » faire blanchir » les salles d’école de Norrat et d’Arquizat, ainsi que les cuisines des logements des enseignants de ces deux sections, et une petite chambre de l’école d’Arquizat (coût : 100 francs).
Un peu plus tard, le 21 novembre, le conseil » décide qu’une somme de 25 francs sera allouée à chacune des trois institutrices de la commune pour leur permettre d’acheter de la laine, destinée à être tricotée par leurs élèves, pour la confection de vêtements chauds qui seront envoyés aux soldats mobilisés « .
Une demande d’ouverture d’un crédit supplémentaire de 75 francs, destiné à cet usage, est adressée au préfet.
Après plus de 30 ans de tergiversations de tous ordres, la suppression de l’école des filles d’Arquizat deviendra effective à la fin de l’année scolaire 1920-1921.
Le 4 décembre 1921, à la suite de l’Arrêté Ministériel du 17 octobre 1921 portant : » les deux écoles spécialisées de garçons et de filles de Miglos chef-lieu (Arquizat) sont supprimées et remplacées par une école mixte à classe unique « , le conseil municipal, considérant que la salle d’école est dépourvue de préau, décide que » la salle de la mairie sera transformée en préau, et la salle qui servait d’école de filles servira dorénavant de salle de mairie « . (Constantin, Jean Marie Montaud, maire).
L’inspecteur d’académie donne son accord à ce transfert d’affectation des locaux, en février 1922, à la condition de « transformer la fenêtre de la nouvelle mairie en porte-fenêtre, pour y accéder de la cour ».
Les travaux pour la transformation de l’ancienne salle d’école des filles en mairie sont votés lors de la session du conseil, en date du 20 août 1922.
» Une porte sera placée à l’emplacement de la fenêtre de droite de la façade, de façon à pouvoir accéder à la future mairie sans entrer dans les locaux scolaires. Une passerelle avec parapet sera placée au niveau de la cour de l’école, et conduira de cette cour à la porte d’entrée prévue précédemment « .
Le maire est chargé de faire exécuter au plus tôt ces aménagements, ainsi que les réparations nécessaires à la mise en état de la future mairie, et à la transformation de la mairie actuelle en préau pour les enfants de l’école.
Il est également décidé de faire réparer » les privés » et les murs de clôture de la cour d’école.
A partir de la rentrée d’octobre 1921, Antoinette Rousse, qui s‘occupait jusqu’alors de l’école de filles, prend en charge tous les enfants de l’école mixte d’Arquizat nouvellement créée.
L’aménagement des nouveaux locaux n’est pas encre entièrement terminé.
Joseph Kanony est nommé instituteur à Arquizat le 1er octobre 1930.
Il s’y trouve encore au 1er janvier 1933 et figure sur le Tableau de classement des instituteurs pour la promotion à la 4e classe.
Le 22 mars 1931, le conseil municipal donne son accord pour » former une bibliothèque commune aux trois écoles « , comme demandé par les enseignants des trois sections de Miglos (Joseph Kanony pour Arquizat).
Un crédit de 300 francs est alloué pour la mise en œuvre de ce projet (Honoré Pujol, maire).
Cette même année 1931, le conseil départemental de l’Enseignement Primaire de l’Ariège accorde les » grandes vacances » entre le vendredi 31 juillet à 16h00 et le vendredi 02 octobre à 8h00.
A la rentrée d’octobre 1934, Henriette Monier, née Blazy, qui enseignait à Norrat depuis 4 ans, est affectée à l’école d’Arquizat.
Lors de l’arrivée de la » fée électricité » à Miglos, un » Traité de gré à gré » est passé en février 1934, entre le maire, Honoré Pujol, et l’entrepreneur, J. Duc, de Pamiers, chargé des » travaux d’électrification communaux « .
Pour Arquizat, sont concernés : le bâtiment mairie-école, ainsi que l’église et le presbytère. Les polices d’abonnement sont souscrites auprès de la » Société Pyrénéenne d’Énergie Électrique – Syndicat du Bas-Vicdessos « .
A partir de mars 1941, le secrétariat d’État au Ravitaillement (créé après le début de la Guerre 1939-1945) fera bénéficier les enfants des écoles d’une ration supplémentaire de pain (50 g/jour), comme publié dans le » Bulletin de l’Instruction Publique de l’Ariège « , n°334. Il en sera ainsi à Miglos.
Entre avril et juillet 1941, et à cinq reprises, les élèves des trois écoles de la commune » seront rassemblés solennellement pour le salut aux trois couleurs … en vue de rappeler aux enfants la valeur symbolique de notre emblème national « . Circulaire préfectorale adressée aux chefs d’établissements scolaires et aux maires (Joseph Fauré pour Miglos).
Le 1er juin de la même année est créée une » Caisse des Écoles » (prévue par la loi du 15 octobre 1940) destinée, entre autres, à venir en aide aux élèves indigents.
Le conseil municipal vote un crédit de 300 francs pour l’alimenter.
Le 7 décembre 1941, à la demande du maire (Joseph Fauré) le Conseil décide que la municipalité va louer un champ, pour servir à » des expérimentations agricoles pour les élèves des écoles de la commune « . Ce champ sera situé au lieu appelé » Ruisseau d’Axiat « , qui est à égale distance des trois écoles. La commune va payer la location de ce terrain à partir du 1er janvier 1942.
Fin juin 1950, la fermeture de l’École de Norgeat est prononcée, mais cette décision n’est pas définitive, puisqu’elle rouvrira à nouveau à la rentrée 1955.
Durant cette période (Henri Rouzaud, maire), les quelques élèves du village iront étudier à Arquizat, chez madame Monier.
En juillet 1959, une nouvelle fermeture de l’école de Norgeat intervient.
Aussi, dès le mois de septembre suivant, les élèves de ce village retrouveront, à Arquizat, madame Monier et les autres enfants de la commune. L’école compte alors 14 élèves. Mais lorsque l’institutrice cessera ses fonctions en 1964, il n’en restera plus que 4.
De violents orages ont éclaté à Miglos au mois de septembre 1963, causant des dégâts aux édifices publics. Le conseil municipal charge Marcel Pujol (artisan de Norgeat) de réparer, entre autres, la toiture de l’école d’Arquizat (délibération du 28 novembre 1963).
Madame Monnier (qui a épousé Irénée Bernadac, d’Arquizat, en décembre 1959) quitte son poste fin juillet 1964, pour prendre sa retraite (officiellement le 17 septembre). Elle aura enseigné 34 ans à Miglos, dont les 4 premières années à Norrat.
Elle est remplacée par Alice Laffitte (née Loubet), qui assurera ses fonctions de septembre 1964 à juillet 1965.
Le 4 avril 1965, examen par le conseil municipal de la lettre du préfet adressée au maire de Miglos (Jean Fauré) pour l’informer du projet de fermeture de l’école d’Arquizat, à compter du 26 septembre 1965, en raison du faible effectif des élèves qui la fréquentent.
A l’unanimité, les élus s’opposent solennellement à cette décision.
L’Administration recule provisoirement et nomme Odette Bernard (née Lombard) sur le poste pour la période de septembre 1965 à juillet 1966.
Le 21 septembre 1966, l’inspecteur d’Académie de l’Ariège (R. Papy) adresse au maire de Miglos (Jean Fauré) un Avis de nomination à titre provisoire (sur poste vacant) d’un instituteur à Arquizat, du nom de Jean-Louis Salomon.
Un autre document, daté du 11 octobre suivant et signé du même Papy, nomme sur le poste, à compter de cette date, Esther Carneiro (née Blasco).
Le Registre du personnel enseignant de l’école d’Arquizat ne reprend pas le nom de cette institutrice à cette période, mais porte bien M. Salomon jusqu’en juillet 1967.
Il n’est pas possible de vérifier auprès des Archives départementales : ces dossiers trop récents ne sont pas consultables.
Viennent ensuite :
- Rose-Marie Claustres, de septembre 1967 à juin 1969 ;
- Estrella Civera (née Archela), de septembre 1969 à juin 1970 ;
- Anne-Marie Morandeira, en novembre 1969 et décembre 1969, puis Michelle Roméro, en décembre 1969, pour assurer le remplacement de Mme Civera ;
- Et enfin : Esther Carneiro (née Blasco), nommée le 14 septembre 1970. Elle accueille cinq élèves dans sa classe.
Le 6 juin 1971, le maire, Jean Fauré Braguilh, informe le conseil municipal de la décision irrévocable de l’inspecteur d’Académie de l’Ariège (après avis du Comité Technique Paritaire Départemental) de fermer définitivement, à la fin de la présente année scolaire, l’école de Miglos-Arquizat, qui ne compte plus qu’un seul élève pour la rentrée à venir : Michel Gardes.
L’institutrice, Esther Carneiro née Blasco, quitte son poste le 30 juin 1971.
» L’école communale de Miglos chef-lieu » (Arquizat) ne rouvrira plus jamais ses portes.
A la fin des années 1990, à l’initiative du maire d’alors, Odile Rouzaud (1995/2001), le bâtiment scolaire est aménagé en logements communaux. Trois appartements vont être mis en chantier. Les travaux seront terminés sous la mandature du maire suivant : Georges Rouzaud.
Également, en 1999/2000, la mairie va être entièrement reconstruite et agrandie, après rachat et démolition de la maison en ruine qui y était adossée, côté rue (Ancienne maison Denjean Penchenaïre).
C’est Norgeat qui mettra le point final à » l’Histoire des Écoles de la Commune de Miglos « . En effet, l’école de ce village rouvrira une dernière fois, de 1977 à 1983.
Cf. « Histoire de l’École de Norgeat de 1921 à 1983 « (Gérard Lafuente).
Andrée Cantelaube et Gérard Lafuente
Mai 2020.
Dernière mise à jour : Mai 2023.