Eglise St Hilaire – Historique
L’irrésistible élan mystique qui, au XIe siècle, conduisit nos ancêtres jusqu’en Palestine, a également fait fleurir cathédrales et églises sur le sol de France.
Les populations de nos contrées de Haute Ariège, elles aussi, ont érigé très tôt ces témoignages de leur foi.
Ainsi, dès 1097, l’église Saint Hilaire de Miglos (Arquizat) figure-t-elle parmi les possessions de l’abbaye Saint Sernin de Toulouse, énumérées dans la bulle du pape Urbain II. Ce monument a défié le temps pour parvenir jusqu’à nous en parfait état, et la foi catholique des habitants de la vallée de Miglos semble avoir fait de même.
En effet, en pleine moitié du XIXe siècle, tous les habitants du petit village de Norgeat (l’un des cinq hameaux de la commune de Miglos et, de tout temps, le plus peuplé) vont-ils s’unir pour construire, par leurs propres moyens et sans aucune aide quelconque, leur église.
Tout a commencé en 1836, à la mort du sieur Joseph Pujol – de Norgeat – qui avait légué aux habitants de son village (par testament du 13 Mars 1835) « un champ attenant les maisons, pour qu’il y soit établi, dans l’espace de dix ans, une chapelle pour y célébrer l’office divin« .
Ce legs devait être pour le moins embarrassant, car ce n’est que le 28 Février 1838 qu’une demande officielle est adressée – par l’adjoint de la commune : Raymond Gabarre, de Norgeat – au préfet de l’Ariège, afin de connaître les modalités requises pour la réalisation de cette entreprise.
Une commission syndicale de cinq membres (tous de Norgeat) est créée pour étudier le projet et, après l’acceptation de principe par le conseil municipal de la commune, l’accord préfectoral est donné le 8 Mai 1838; il sera renouvelé le 8 Mai 1842.
Pendant cette période de quatre ans, on s’était occupé de recenser les moyens sur lesquels on allait pouvoir compter pour faire aboutir les vœux du testateur. Ce faisant, les Norgeatois s’étaient coupés du reste de la commune, dont les habitants se refusaient à supporter un nouvel impôt pour une cause à laquelle ils n’adhéraient pas.
Aussi, en Février 1843, le maire (Jacques Bacou) sollicite-t-il l’évêque de Pamiers, afin qu’il s’oppose à la construction envisagée, estimant que l’église existante était plus que suffisante pour le service du culte de l’ensemble de la commune.
A la même époque, et devant la détermination des habitants de Norgeat, le préfet demande la création d’un « Rôle de souscription volontaire », qui sera établi comme suit :
Pour 82 familles, soit 470 personnes (population totale de la commune en 1841 = 1504 habitants), le montant des fonds recueillis s’élève à 1555 francs (soit un total équivalent à la moitié environ du budget communal annuel) et la main-d’œuvre fixée à « 605 journées de travail d’hommes, 153 de vaches, 153 de chevaux, et 187 de soliveaux ». (Cf. A.D. Ariège – Réf. 2.O. 981).
Au mois d’Avril de la même année, l’architecte départemental se rend sur place pour étudier la construction de la chapelle : un édifice de 25m de long sur 10m de large – orienté Sud/Nord – constitué d’une simple nef dépourvue de la moindre originalité. Son projet sera accepté et les travaux débuteront rapidement. Ils ont été confiés à un maçon d’Orus, Antoine Petit. Un piètre entrepreneur semble-t-il, puisqu’au mois de Mars 1846 des lézardes apparaissent dans les murs de la construction à peine terminée.
Autorisation est alors sollicitée de la préfecture pour poursuivre le responsable en justice, mais une transaction interviendra en Avril 1847 et un autre maçon effectuera les réparations nécessaires.
C’est le 23 Septembre 1849 que sera créée officiellement, par l’évêque de Pamiers – Monseigneur Alouvry – la paroisse de Norgeat.
En début d’année 1850, le curé de Tarascon (Carbonne), par délégation de son évêque, procèdera à la bénédiction de l’église de Norgeat, enfin ouverte au culte – ainsi que de la seule cloche installée – en présence de plusieurs prêtres du Vicdessos et du curé d’Arquizat, Jean-Paul Augé.
Ladite cloche (la petite : 200kg environ) porte les inscriptions : « Saint Hilaire priez pour nous. Parrain : Raymond Gabarre; marraine : Thérèse Pujol. Martin, fondeur à Foix, 1849 ». Sur la panse : « Jean Fadel, Paul Gabarre, Joseph Salvaing, Jean Pujol ». Pour décor, on a le Christ en croix. Elle n’est qu’installée provisoirement car le clocher de l’église n’est pas encore construit.
A signaler que lors de la bénédiction, l’église de Norgeat a été placée sous l’invocation de Saint Joseph (représenté sur le sceau de la paroisse aux côtés de Saint Hilaire). Rapidement, et tout comme celle d’Arquizat, l’église de Norgeat prendra aussi Saint Hilaire pour Patron.
Le grand jour arrive enfin pour tous les fidèles du village. Par décret du Président de la République (Louis Napoléon Bonaparte) en date du 25 Février 1851, l’église de Norgeat est érigée en succursale et ce, malgré l’opposition réitérée d’une majorité du conseil municipal de Miglos, qui, à l’issue de la session extraordinaire du 12 Avril 1850, en avait appelé à l’autorité préfectorale.
Théodore Bedel, curé de la paroisse de Norgeat
du 13 Juillet 1851 au 31 Juillet 1870.
Il ne manque donc plus qu’un desservant à cette nouvelle paroisse. L’évêque de Pamiers va y pourvoir en désignant Théodore Bedel, qui prend ses fonctions pastorales le dimanche 13 Juillet 1851, à l’occasion d’une messe solennelle à laquelle assistent tous les habitants du village, sous la conduite du Conseil de Fabrique et des « marguilliers« .
Dans une communication faite en 1897 à la Société Ariégeoise des Sciences, Lettres et Arts, l’abbé Sabas Maury (qui a été curé d’Arquizat de 1890 à 1906) définit ainsi les « marguilliers » :
« des employés qui servent l’église, passent les plats pour la quête, allument les cierges, distribuent le pain bénit, font les quêtes à domicile…etc. Il y a six marguilliers, changés chaque année à la messe du Jour de l’An; ils sont désignés sans avoir préalablement été consultés et le curé proclame le nom des élus au prône…
De la sorte, tous les paroissiens, à tour de rôle, doivent servir l’église… Après la messe, et devant la croix, ils doivent prêter serment de fidélité et de zèle, pour le service du Temple Saint ».
D’après l’auteur, cette curieuse coutume est propre à Miglos et on ne la retrouve pas ailleurs. Ceci est inexact et, dans certaines régions, les « marguilliers » sont désignés sous le terme de « fabriciens« .
En Juillet 1851, le presbytère n’est pas encore construit; aussi, un paroissien va-t-il fournir gratuitement une bâtisse pour loger le prêtre (bail retenu par Me Teulière, notaire à Capoulet). Commencé le 1er Mars 1852, le presbytère – « payé avec les seuls deniers des habitants de Norgeat » – sera terminé le 1er Mai 1853.
Qui dit église pense également cimetière. Les Norgeatois y avaient songé dès que l’autorité épiscopale avait livré leur église au culte (fin d’année 1849) et un champ avait été acheté pour cet usage. Les inhumations s’y pratiqueront avant même que soit accordée, en 1851, l’autorisation préfectorale, qui avait été consentie à la suite du résultat favorable de l’expertise réalisée par le médecin Justin Teulière, de Tarascon.
En 1852, le curé Bedel plante huit cyprès dans le cimetière; l’un d’eux y dressait encore sa haute silhouette en quenouille, dans les années soixante.
Mais le champ de repos – « d’une superficie de 3 ares et 33 centiares » – va, hélas, s’avérer rapidement trop exigu. En effet, dans le courant de l’été 1854, le choléra ravage nos contrées. Il fait son apparition à Arquizat le 3 Septembre et atteint Norgeat le 10. Entre le 3 Septembre et le 22 Octobre 1854, le « maïchant mal » va provoquer à Miglos la mort de 234 personnes, dont 56 à Norgeat. Moyennant quoi, au recensement de 1856, la commune compte seulement 1037 habitants, alors que l’on en dénombrait 1305 en 1851. Le cimetière sera agrandi une première fois en 1855, (de 5 ares, côté Nord), puis en 1892 (de 3 ares et 50 centiares, côté Ouest).
Au mois de Juin 1863 a été construit le mur-clocher de l’église et, le 19 Juillet, le curé d’Arquizat (Jacques Célestin Daran) a béni la deuxième cloche (la grosse : 300kg environ), qui porte : « Parrain : Jean Daraux Malubert; marraine : Victoire Pujol, veuve Sérac. L’an de Jésus-Christ 1863. Louison, fondeur« , et pour décor : étoiles sur le cerveau; étoiles et rosaces sur la gorge; feuilles d’acanthe et têtes d’anges ailées sur la panse; Sainte Vierge et Christ en croix sur la gorge.
Ainsi, le premier dimanche d’Août 1863, les deux cloches ont sonné ensemble à la volée pour la première fois. Ce carillon égrenait cependant quelques notes dissonantes.
L’an 1863 voit effectivement l’épilogue d’une affaire qui avait opposé, dix années durant, le curé et le conseil de fabrique à Antoine Gabarre, au sujet de la construction d’une grange vis-à-vis de la porte d’entrée de la chapelle. A la suite des avis favorables donnés par le maire de la commune (Jacques Bacou) et son adjoint (Joseph Pujol Lemagnoutat, de Norgeat) le nouveau préfet de l’Ariège avait autorisé la construction jusque-là interdite.
Devant cet échec, le curé Bedel avait noté sur le registre paroissial : « Honte et horreur pour toujours à ces deux administrés! ». Bel exemple de tolérance religieuse, en vérité.
Comme nous l’apprend le « Dénombrement de la population de Miglos » réalisé en 1866, Henriette Bedel, 60 ans, la sœur du curé (qui était âgé de 46 ans) vivait avec lui au presbytère de Norgeat.
Et les années passent…En Juillet 1870, le curé Bedel quitte Norgeat pour Niaux. Il sera remplacé, le 15 Septembre de la même année, par Louis Théodore Rouzaud.
A son arrivée à Norgeat, le curé Rouzaud doit faire effectuer des réparations au sanctuaire, dont les murs se lézardent. Les travaux (coût = 400 francs) seront réalisés par Boniface Soucarre, maçon de Miglos.
En 1883, c’est la toiture du presbytère qui sera rénovée par Raymond Soucarre (coût de cette opération = 550 francs). Courant 1892, le plafond et le plancher du galetas de ce même édifice vont être également refaits; les travaux se chiffreront à 635 francs.
Louis Théodore Calixte Rouzaud – Curé de la Paroisse de Norgeat
du 15 septembre 1870 au 26 novembre 1892
Le 7 Mai 1889, le curé de Norgeat a accompagné 57 enfants de Miglos à la chapelle Notre Dame de Sabart (Tarascon) « pour y recevoir le sacrement de confirmation des mains de Monseigneur Rougerie, évêque de Pamiers« , à savoir :
- 33 enfants (16 garçons et 17 filles) de la paroisse de Miglos-Arquizat (Arquizat, Norrat, Axiat et Baychon) répertoriés sur le registre de cette église.
- 24 enfants (13 garçons et 11 filles) de celle de Norgeat, dont les noms sont repris sur le « Registre de la Paroisse de Norgeat – 1846/1893 ».
A cette époque, ce prêtre était également en charge de la paroisse de Miglos-Arquizat, suite au départ du curé Adolphe Nigoul, début 1889 et jusqu’à l’arrivée de son successeur, Sabas Maury, le 19 Janvier 1890.
Sur le recensement de 1891, on relève que le curé Rouzaud (48 ans) hébergeait sa soeur Geneviève, veuve, âgée de 50 ans.
Louis Théodore Calixte Rouzaud quitte la cure de Norgeat le 26 Septembre 1892, pour aller officier à Villeneuve d’Argein, où il a été muté par mesure disciplinaire.
Selon le rapport du commissaire de police de Tarascon, adressé au préfet de l’Ariège le 18 Novembre 1892, « son déplacement fut motivé, de la part de l’évêque, par un scandale provoqué, à Norgeat, par une visite nocturne de la part du Sr Rouzaud à une veuve avec laquelle, dit-on, il avait des relations. Rouzaud fut surpris par le fils de la veuve, qui le chassa avec tous les égards dus à son rang« .
Son départ va coïncider avec la suppression de la paroisse de Norgeat, qui sera effective le 1er Décembre 1892, après avoir fonctionné 43 ans.
Cette décision sonne le glas pour le village, et malgré la construction d’une belle école (Acceptée en 1882, la réalisation débutera seulement en fin d’année 1891 et l’inauguration aura lieu à la rentrée 1892), rien ne pourra plus stopper l’irrémédiable déclin de Norgeat. L’ensemble de la commune, comme d’ailleurs tous les villages de montagne Ariégeois, connaîtront le même sort.
A la fin du XIXe siècle, l’opiniâtreté des contestataires Norgeatois amènera l’évêque de Pamiers à leur donner, pour quelques mois au moins, un nouveau prêtre : Jean-Baptiste Mazenc (7 Août 1898 / 31 Janvier 1901).
A partir de cette date, c’est le curé d’Arquizat (en 1901, l’abbé Sabas Maury – l’auteur de l’hymne à l’Ariège : « Arièjo ô mon païs« ) qui prendra définitivement en charge les fidèles de Norgeat.
A son tour, la paroisse de Miglos sera supprimée le 1er Janvier 1962 et rattachée à Niaux, à la mort du curé Joseph Teulière. Ce prêtre, natif de Junac, a été inhumé au cimetière d’Arquizat, village où il était arrivé en 1911.
En 1969, le secteur paroissial de Niaux sera lui aussi supprimé et, depuis lors, c’est le curé de Tarascon qui s’occupe de l’ancienne paroisse de Miglos.
Dernier déchirement pour les habitants de Norgeat, le 26 Février 1906 : « L’inventaire des biens de l’église« , réalisé en application de la loi du 9 Décembre 1905 relative à la Séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il fut dressé par Ernest Chausson (percepteur de Tarascon), en présence de Pierre Crastres, président du Bureau de marguilliers et du Conseil de fabrique de Norgeat. Le curé de Miglos (Sabas Maury), suivant les préconisations de sa hiérarchie, avait refusé d’y assister.
A la lecture du document on peut se rendre compte de l’importance, pour l’époque, des donations qui avaient été faites par les paroissiens au profit de leur église.
En effet, l’estimation globale des biens est chiffrée à 12 437 francs.
Les malfaçons de construction relevées dès l’origine ont fragilisé durablement la bâtisse.
Ainsi, en 1927 (maire : Jean Gouzy), de nouveaux travaux de consolidation ont été nécessaires. L’entreprise Bauza, de Celles, va poser des tirants et une double ceinture de métal autour du chevet et d’une partie des murs extérieurs de l’église. Coût de la réalisation : 2868 francs.
Entre 1962 et 1965 (l’époque n’a pu être déterminée précisément), le mur extérieur côté Ouest a également été épaulé par quatre imposants contreforts. Travaux effectués par Marcel Pujol, maçon de Norgeat.
Eté 1979 (maire : Emile Daraux), quelques jeunes gens du hameau (des bénévoles), nettoient l’église de fond en comble. Un don anonyme (dont le montant est à répartir entre les divers bâtiments communaux) permet ensuite d’y effectuer quelques travaux urgents de restauration. Un hommage aux bâtisseurs, en quelque sorte…
Quant au presbytère, il a été aménagé, en 1981, en gîtes de vacances.
En 1993 (maire : Raymond Balança), les fissures apparues depuis quelques années à la voûte de l’église sont devenues trop importantes. Des travaux de mise en sécurité sont devenus indispensables (Délibération municipale du 11 Décembre 1993) . Ils seront réalisés en 1995 par l’entreprise Corréa, de Varilhes (Coût = 218 698 francs).
Le clocher sera à son tour renforcé en 1996 (maire : Odile Rouzaud), par la même entreprise.
C’est également la société Corréa qui procèdera aux travaux de cristallisation du Château de Miglos : l’hiver 1999/2000 pour le donjon, et au printemps 2003 pour la tour Nord-ouest.
Le dernier embellissement de l’église est intervenu en 1998 et 1999 (maire : Odile Rouzaud), par la réfection de l’ensemble des vitraux (Artisan : Pierre Rivière, de Saint Jean de Verges), qui, au fil des ans, avaient été gravement détériorés.
A noter que l’éclairage est arrivé à Miglos en 1931, installé par la Société Pyrénéenne d’Energie Electrique. Concernant l’église de Norgeat, la police d’abonnement, pour « 4 lampes de 25 bougies », a été signée le 15 Décembre 1931, par le maire Honoré Pujol (avec effet du 1er Mai 1933).
« Avec l’ignorance, la foi s’en est allée » pouvait écrire Anatole France, en 1890, dans « La Vie Littéraire« .
Aux XIIIe et première partie du XIVe siècles, c’est par le fer et le feu, pour la foi et la loi, que les adeptes de la philosophie Cathare (colportée de chaumière en château par les « Bonshommes ») ont été anéantis, afin que leur idéal de liberté soit à jamais effacé de la mémoire collective Occitane.
Les bourreaux d’alors se sont trompés car, de nos jours, l’esprit Cathare renaît de ses cendres…
Il y a des siècles que les bûchers de l’Inquisition se sont éteints et que les massacres perpétrés par les hommes d’Oïl, au nom de la Religion, n’appellent plus la vengeance. Trop longtemps sans doute!… A tel point que nos grands-parents avaient presque oublié quel symbole, pour le Pays d’Oc, représente Montségur… Les ouvrages sur le sujet étaient rares.
Ne les blâmons pas, car encore au début du XXe siècle, le centralisme étatique et l’intransigeance laïque ont voulu enlever définitivement leur identité propre à ces gens du Midi, qui s’exprimaient plus aisément en « patois » qu’en français.
Profondément convaincu du bon sens inné de ces rudes montagnards d’Ariège, mes ancêtres Norgeatois, je pense qu’ils étaient animés, au siècle précédent, du même esprit de liberté et de tolérance qui avait guidé leurs lointains prédécesseurs Cathares ou, plus proche de nous, Protestants et « Demoiselles« .
Aussi, à la réflexion, on peut se demander ce qui avait vraiment motivé la communauté de Norgeat au milieu du XIXe siècle. L’ignorance ? Certes pas !…La foi ? Oui, bien sûr!…Mais aussi, sans aucun doute possible, la rivalité exacerbée qui l’opposait au village d’Arquizat (chef-lieu de la commune, quoique moins peuplé), une grande vitalité, ainsi qu’un indéniable besoin d’indépendance et d’ouverture aux idées nouvelles qui préfiguraient le XXe siècle.
Autant de prétextes pour que les gens de Norgeat aient souhaité, tout à la fois, créer leur paroisse (comme nous venons de le voir), s’ériger en commune (tentative qui s’était soldée par un échec, en 1853) et ouvrir leur propre école (ce qui a pu se réaliser dès 1865).
Le temps a passé…mais nous pouvons encore rêver, tout comme Louis Pujol, un enfant de Norgeat (Novembre 1903 / Octobre 1996), qui s’exprimait si joliment en « lhengo nostro » :
« E soumiat qu’un maïti soun bengut al bilatge
tourna beire l’païs…
…E ieu, estabousit de trouba tant de gents,
Fegui dins le bounur jusco la despertado :
Coumo tout a cambiat dins n’emporto qual sens ! »
(in « Fialutos e Fiutarols » – 1966 – p.26)
Actuellement, et ce depuis une quinzaine d’années, la petite église de Norgeat n’est plus exclusivement réservée au service du culte.
Avec l’accord du représentant local de l’évêché de Pamiers et le soutien de la municipalité de Miglos, elle accueille régulièrement les manifestations des deux Associations culturelles locales,
- CAMSTEC/UNISSON (Musique et Ensemble vocal) : concerts, récitals…
- AACM (Les Amis du Château de Miglos) : expositions organisées dans le cadre des Journées du Patrimoine.
Gérard Lafuente.
Juin 2009 (Mise à jour du texte d’Août 1983, publié dans Le Magazine de l’Ariégeois, N°20)
Dernière Mise à jour : Mai 2023
Inventaire des Objets d’Orfèvrerie Liturgique
Dans le cadre d’une étude sur l’église ND de la Daurade de Tarascon/Ariège, initiée par l’Association Histoire et Patrimoine du Tarasconnais, et avec l’accord de l’Equipe d’animation pastorale du secteur paroissial de Tarascon, Luc Wahl (vice-président de ladite association) a inventorié les divers Objets d’Orfèvrerie Liturgique de cette église, au cours du second semestre 2013.
Informé, et au vu du travail de qualité réalisé, le Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de l’Ariège – Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (STAP) a encouragé une telle initiative, afin que cette étude soit étendue à l’ensemble des églises du canton de Tarascon/Ariège. Une collaboration spontanée entre cet organisme et Luc Wahl s’est alors mise en place.
Le père Daniel Pizivin, responsable actuel du secteur paroissial concerné, a donné son plein accord et apporté son aide pour la réalisation de l’étude en question.
Ainsi, Courant Février 2015, l’inventaire des deux églises de Miglos (Arquizat et Norgeat) a été effectué.
Les 10 fiches techniques établies pour l’église de Norgeat (une réalisation fouillée et minutieuse dont on appréciera la qualité) sont présentées ci-après.
Elles décrivent :
- le Calice et la Patène (3 fiches – réf. OA 183 a & b)
- le Ciboire (2 fiches – réf. OA 184)
- l’Ostensoir (3 fiches – réf. OA 185)
- le Reliquaire (2 fiches – réf. OA 186)