Le Cimetière
Le 23 Septembre 1849, la paroisse de Norgeat est officiellement créée par l’évêque de Pamiers, monseigneur Alouvry, et le 25 Février 1851, l’église paroissiale est érigée en succursale, par décret du Président de la République, Louis Napoléon Bonaparte.
Les habitants réclament alors l’autorisation officielle d’établir un cimetière dans leur village.
Pour ce faire, une pétition est adressée au préfet de l’Ariège (M.Piétri), le 21 Avril 1851.
On y relève, d’ailleurs, qu’un champ (superficie : 3 ares et 33 centiares, murs compris) a déjà été acheté à cet effet et que des inhumations y ont été déjà faites, depuis l’ouverture de l’église au culte, en 1849.
L’autorisation préfectorale sera consentie le 17 Juin 1851, après l’avis favorable donné par le docteur Justin Teulière, de Tarascon, qui avait procédé à l’expertise d’usage.
Dans son rapport daté du 12 Mai 1851, le médecin signale néanmoins le démarrage de la construction d’une grange face à l’entrée de l’église, à seulement 86m du cimetière (alors que la distance légale est de 100m).
A signaler que cette construction va engendrer un interminable conflit, entre le propriétaire, Antoine Gabarre Clic et le Conseil de Fabrique de l’église, soutenu par le curé, qui ne trouvera son épilogue, au plan judiciaire, que 10 ans plus tard: la grange sera bâtie.
En 1852, le curé Théodose Bedel, plante huit cyprès dans le cimetière; deux ont péri en 1864 et ont été replantés. La haute silhouette en quenouille de l’un d’entre eux s’y dressait encore en Juillet 1965.
Rapidement, le cimetière va s’avérer trop exigu. En effet, dans le courant de l’été 1854, le choléra ravage nos contrées. Il fait son apparition à Arquizat le 3 Septembre et atteint Norgeat le 10. Jusqu’au 22 Octobre 1854, le « maïchant mal« , comme on le désigne, va provoquer la mort de 234 personnes à Miglos, dont 56 à Norgeat.
Un premier agrandissement, côté Nord, interviendra en 1855. Le terrain, d’une superficie de 5 ares, a été cédé par Jean-Baptiste Gabarre, dit Hilaire, pour la somme de 200 francs.
On peut remarquer que le presbytère figure sur le plan établi le 25 Août 1855, lors de la constitution du dossier.
Eté 1856, des travaux de nivellement sont effectués par le « maître terrassier Bonnans« . Ils sont financés grâce au « Crédit alloué par le préfet pour la création d’ateliers de charité« .
Coût de cette réalisation : 150 francs, selon le devis signé le 1er Juillet par le maire Jacques Bacou, où figure également le cimetière d’Arquizat pour des travaux de même nature (montant 200 francs).
Au mois de Juillet 1863, le mur de clôture du cimetière, côté levant, a été construit (travaux supportés par la Conseil de Fabrique).
Une croix a été installée dans le champ de repos le 1er Novembre 1865, et son socle en pierre a été sculpté par le curé Bedel.
En Mars 2014, l’ensemble a été déplacé pour permettre l’ouverture, dans le mur d‘enceinte, d’un accès direct vers le cimetière nouveau. (Cf. Plan de Juin 2019).
Le cimetière sera agrandi une seconde fois, en 1892. Deux parcelles, d’une superficie globale de 3 ares et 43 centiares, seront achetées à Marie Gabarre et Marie Fadel pour la somme de 330 francs. La demande avait été présentée le 18 mai 1889.
La réalisation des travaux de clôture ne sera terminée que début Décembre 1895 (coût 428 francs).
Descriptif (selon Plan au 1/500e, de Mars 1892): mur Nord = 30m; mur Est (côté portail d’entrée) = 32,80m; mur Sud = 25,70m; mur Ouest = 31,30m.
Il s’agit d’ailleurs des dimensions de l’enceinte actuelle.
Des travaux de réfection de cette enceinte seront effectués en 1927, par l’entreprise Bauza, de Celles. Coût: 6000 francs – devis accepté par le conseil municipal le 22 Août 1927.
A noter que la première concession officielle, accordée dans le cimetière de Norgeat, a été enregistrée en mairie à la date du 26 Décembre 1897; bénéficiaire Bernard Fadel.
Par délibération municipale du 15 Août 1913 (maire Constantin Montaud) un emploi communal de Garde des cimetières et des édifices communaux est créé à compter du 1er Janvier 1914. Salaire : 300 Francs par an. On ignore qui a tenu cet emploi, dont on ne trouve plus trace par la suite; la Guerre de 1914/1918 s’était avérée très meurtrière pour les hommes de Miglos aussi, et les priorités avaient dû changer.
Le Monument aux Morts de Norgeat a été érigé, au milieu de l’allée centrale du cimetière, en 1921.
Dans les années 1980, on devinait encore les vestiges d’une tombe, surmontée d’une croix en fer, en partie rongée par la rouille, sur laquelle se lisaient les inscriptions: « François JALBERT » & « 1776« . Elle a malheureusement disparu…
Cette croix provenait évidemment du vieux cimetière d’Arquizat, qui jouxtait l’église avant l’épidémie de choléra de 1854. La famille Jalbert l’avait récupérée pour la réutiliser dans le nouveau cimetière de Norgeat.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé puisque l’on peut encore y voir une croix, très dégradée, portant la date « 1846« .
Actuellement, il ne reste quasiment plus de place disponible dans le cimetière du village. En prévision d’un agrandissement prochain, la municipalité a acquis, en Décembre 2001 (maire Georges Rouzaud), le champ jouxtant le mur côté Ouest (superficie 796 m² – vendu par Mélanie Crastes, veuve Paul Salvaing).
G.L. – Octobre 2009.